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Le barreau de Paris apporte son soutien à l’avocat brésilien José Vargas Sobrinho Junior

Mis à jour le 27 avril 2021

José Vargas Sobrinho Junior est un avocat défenseur des droits humains à Redencao dans l'État du Pará au Brésil. Il est engagé depuis longtemps sur des dossiers sensibles notamment la défense des travailleurs sans terre et des communautés indigènes. Il fait actuellement l’objet d’une instruction infondée ayant pour unique objectif de l’intimider dans l’exercice légitime de sa profession.

José Vargas Sobrinho Junior a fait l’objet d’une arrestation le 1er janvier 2021 à son domicile en présence de sa femme et de ses deux filles. Interpellation au cours de laquelle son téléphone portable ainsi que son ordinateur furent saisis.  Cette arrestation s’inscrit dans l’enquête de la disparition de M. Rodrigues de Souza, Président de l’Association des épileptiques de Redençao et candidat aux élections municipales 2020, disparu depuis octobre 2020. Depuis le 26 janvier José Vargas Sobrinho Junior est assigné à résidence et l’est encore à ce jour sans qu’aucun élément matériel à charge n’ait été apporté.

Le barreau Brésilien  (Ordem dos Advogados do Brasil) dénonce ces attaques et considèrent qu’il s’agit d’un acte d’intimidation en lien direct avec son activité d’avocat.

José Vargas Sobrinho a consacré sa vie à la défense des travailleurs sans terre, des indigènes et des communautés locales de l’Etat de Pará. En reconnaissance de son travail en faveur des droits humains, il a reçu le prix João Canuto 2017, décerné par le Mouvement des droits humains (MhuD). En 2018, il a également reçu la médaille Paulo Frota décernée par l'Assemblée législative du Pará (ALEPA). Il a, participé à des affaires médiatiques d’envergure. En 2017, il assura la défense des victimes du massacre de Pau D’Arco dans lequel 10 membres du Mouvement des sans-terre furent assassinés et 14 blessés par les polices militaires et civiles. Lors de cette affaire José Vargas Sobrinho Junior a publiquement fait état de la situation dramatique de l’état de droit au Brésil. José Vargas Sobrinho a également assuré la défense du peuple indigène Kayapo contre JBS (principale multinationale brésilienne de l’industrie agroalimentaire). Ces procès ont eu pour conséquence une augmentation alarmante des menaces de mort à son encontre et à l’encontre de sa famille l’obligeant à fuir Redençao. Pará est une région où les atteintes aux droits humains sont nombreuses notamment vis-à-vis des militants du Mouvement des sans-terre.  En effet, depuis 1985, 1722 activistes ont été assassinés avec une augmentation de 26% depuis l’élection du président Jair Bolsonaro.

Le barreau de Paris considère que le harcèlement judiciaire dont est victime José Vargas Sobrinho est lié à ses activités légitimes d'avocat. Le Barreau demande donc instamment aux autorités brésiliennes d'abandonner toutes les accusations portées contre lui et de lever la mesure d’assignation à résidence.

Le barreau de Paris demande également aux autorités du Brésil de prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir que les avocats au Brésil soient en mesure d'exercer leur profession sans crainte de représailles, d'entrave, d'intimidation ou de harcèlement afin de préserver l'indépendance et l'intégrité de l'administration de la justice et de l'État de droit.