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Journée Internationale des Droits de l'Homme : J-5

Mis à jour le 27 avril 2021

Portrait de Waleed Abu Al Khair, avocat militant et défenseur des droits de l’Homme saoudien - Lundi 5 décembre 2016

  • Pays d’origine : Arabie Saoudite
  • Profession : Avocat
  • Causes défendues : Droits de l’Homme, fondateur de « Monitor of Human Rights in Saudi Arabia ».

Waleed Abu Al Khair est un avocat militant et défenseur des droits de l’Homme saoudien, né en 1979 à Djeddah. Il débute sa carrière en 2007, et acquiert une certaine notoriété lorsqu’il défend, en 2009, les victimes des grandes inondations de Djeddah. La même année, il crée « Monitor of Human Rights in Saudi Arabia », une association de promotion et de défense des droits de l’Homme.

Waleed a défendu de nombreuses victimes de violations des droits de l’Homme devant les tribunaux saoudiens, et a régulièrement plaidé en faveur de réformes allant dans le sens d’une prise en compte accrue des droits fondamentaux en Arabie Saoudite.

Au nombre de ses clients, on compte les bloggeurs réformistes pacifiques Hamza Kashgari et  Raif Badawi, dont le sort avait ému l’opinion, ainsi que le militant des droits de l’Homme Abdul Rahman Al Shumari. Soucieux de faire connaître les causes qu’il défend, il communique beaucoup via internet et les réseaux sociaux, jusqu’à être désigné en 2011 par l’édition saoudienne de Forbes comme l’un des cent Arabes les plus influents sur Twitter.

Le 12 juin 2015, Waleed reçoit le Prix International des droits de l’Homme Ludovic Trarieux, qui récompense chaque année « un avocat sans distinction de nationalité ou de barreau, qui aura illustré par son œuvre, son activité, ou ses souffrances, la défense du respect des droits de l’Homme, des droits de la défense, la suprématie du droit, la lutte contre les racismes et l’intolérance sous toutes leurs formes ».

Le 15 avril 2014, Waleed Abu al-Khair est arrêté en pleine audience à Djeddah. Une semaine plus tard, son épouse Samar dénonce les tortures subies par son époux. En juillet, il est condamné à quinze années de prison suivies de quinze autres années d’interdiction de sortie du territoire pour «insultes de l’appareil judiciaire» et «outrages».  

Dès son prononcé, le jugement est condamné par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de l’Homme. Waleed est même nommé pour le prix Nobel de la paix 2015. Devant l’absence de réaction des autorités, son épouse prend alors la plume pour dénoncer par une lettre ouverte, soutenue par Amnesty International, le sort de son époux.

Cela n’aura cependant pas permis de faire libérer Waleed, qui continue de purger sa peine d’emprisonnement dans des conditions telles qu’il a entamé une grève de la faim en 2016 pour protester contre les tortures et mauvais traitements dont il est victime.

Waleed Abu Al Khair a reçu le  prix des droits de la personne 2016 du Barreau du Haut Canada, qui récompense un défenseur des droits de l’Homme tous les deux ans pour son travail de promotion des droits et de la primauté du droit sur une longue période ou pour un acte de service exceptionnel.

Mobilisation internationale :

Plusieurs organisations internationales se sont mobilisées pour venir en aide à Waleed Abu Al Khair, et obtenir sa libération. Au nombre d’entre elles, l’ONG Frontline Defenders, ou encore Amnesty International, qui a dénoncé la condamnation inique dont Waleed Abu Al Khair a été victime, ainsi que les traitements inhumains qu’il subit. L’ONG a également apporté son soutien à l’épouse de Waleed, lors de l’écriture de sa lettre ouverte pour appeler au soutien de son époux.

L’observatoire International des Avocats en Danger appelle à la mobilisation de toutes les instances et organisations internationale pour la libération de Waleed Abu Al Khair, et en appelle également aux autorités saoudiennes pour que la défense des droits de l’Homme cesse d’être considérée comme un acte criminel.

Pour plus d’informations sur la situation de Waleed Abu Al Khair, nous vous invitons à consulter les liens suivants :

Amnesty International : https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2014/04/saudi-arabia-waleed-abu-al-khair/

Frontline Defenders : https://www.frontlinedefenders.org/fr/profile/waleed-abu-al-khair

FIDH : https://www.fidh.org/en/issues/human-rights-defenders/saudi-arabia-the-un-finds-the-detention-of-waleed-abu-al-khair-and

Reporters Sans Frontières : http://www.rsf-ch.ch/node/6660

Lawyers for Lawyers : http://www.advocatenvooradvocaten.nl/fr/lawyers/waleed-abu-al-khair/

Institut des Droits de l’Homme des Avocats Européens (IDHAE) : http://www.idhae.org/observatoire-fr-page4.1.moyor.saud0414.htm

Situation des avocats en Arabie Saoudite:

L’Arabie Saoudite est une monarchie absolue de type héréditaire, au sein de laquelle le roi, chef suprême, gouverne selon la charia. Les partis politiques ne sont pas autorisés, ce qui témoigne de l’inexistence des libertés d’expression et de réunion. Les médias sont censurés, et toute voix dissidente est harcelée, menacée, voire, comme dans le cas de Waleed Abu Al Khair, sévèrement réprimée et réduite au silence. La sévérité du régime s’exprime parfois avec encore plus de barbarie : on se souvient en effet de la condamnation à la décapitation et à la crucifixion du jeune Ali Mohammed Al Nimr accusé d’avoir participé à une manifestation contre le régime alors qu’il était âgé de 17 ans. Beaucoup d’activistes tentent de s’exprimer par le biais d’internet, mais cela ne les met pas à l’abris de la justice inique des tribunaux saoudiens. En témoigne le cas du bloggeur Raif Badawi, condamné en 2014 à 10 ans de prison, et 1000 coups de fouet, pour avoir créé un site internet et encouragé la liberté d’expression.

Il n’existe en conséquence pas beaucoup d’avocats défenseurs des droits de l’Homme en Arabie Saoudite, puisque le risque est tel qu’il dissuade la plupart d’entre eux d’élever leurs voix contre les injustices. Cela ne rend que plus admirable le combat et la tenacité de Waleed Abu Al Khair.

Pour autant, cela n’a pas empêché l’Arabie Saoudite d’être nommée en 2016 à la tête d’un « groupe consultatif » pour les droits de l’Homme au sein de l’Organisation des Nations Unies…