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Paix civile et fraternité : une grande conférence à la Maison du Barreau avec les représentants des cultes

Mis à jour le 16 janvier 2024

La Maison du Barreau a accueilli, pour sa première conférence de l’année, une discussion essentielle et apaisée sur la nécessité du dialogue au service de la paix, avec la participation des principaux représentants des cultes juif, catholique, musulman et protestant.

La première édition de l’année des Sentinelles des Libertés, le cycle de conférences du barreau de Paris sur les libertés publiques, s’est tenue le mercredi 10 janvier 2024 à l’auditorium de la Maison du Barreau. Intitulée « Comment être un avocat de la paix ? », cette rencontre avait pour objectif d’explorer le sujet si important de la construction et du maintien de la paix civile, dans le contexte actuel où la coexistence pacifique est mise à rude épreuve.

Pour sa première prise de parole en tant que bâtonnier de Paris, Monsieur Pierre Hoffman a estimé que « nous avons tous besoin de nous retrouver autour de la notion de vivre ensemble et de réapprendre l’écoute », et considéré que « l’avocat à ce devoir moral de trouver des solutions et de pacifier ». Monsieur Frédéric Bibal, modérateur de la conférence et nouveau Secrétaire du Conseil, a quant à lui indiqué que « le trouble qui nous occupe tant sur ces questions religieuses doit nous conduire, par les temps qui courent, à prendre enfin le temps d’écouter et d’éviter les formules abruptes, les invectives et les affrontements ».

« Le message de la paix, c’est connaître l’autre »

Les quatre intervenants se sont ensuite tour à tour exprimés, par « ordre d'apparition des religions ». Pour monsieur le rabbin Michaël Azoulay, chargé des affaires sociétales auprès du grand rabbin de France, le rôle des responsables religieux est de trouver dans les textes sacrés des éléments qui permettent de promouvoir la paix entre les peuples. Il a relevé que toutes les grandes religions monothéistes portaient en elles à la fois une dimension particulariste et une dimension universaliste et qu’il convenait, au sein de chaque religion, « d’aménager un espace pour ceux qui ne s’en réclament pas ». A cet égard, Monsieur le rabbin a pris l’exemple du noachisme, un courant religieux du judaïsme qui reconnaît à la fois les enfants d’Israël et l'ensemble de l'humanité non-juive.

Monseigneur Emmanuel Tois, évêque auxiliaire de Paris et ancien magistrat, a de son côté énoncé les deux conditions du dialogue qui, selon lui, permettent aux religions de relier et d’unifier : l’exclusion de toute forme de fondamentalisme et l’exclusion de toute forme de prosélytisme.

Une association interreligieuse pour le droit, la fraternité et la laïcité

Monsieur Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande mosquée de Paris et avocat honoraire au barreau de Paris, a ensuite pris la parole en se félicitant du fait qu’il s’agisse « à chaque fois d’une petite victoire et d’un signal très positif envoyé à notre société fracturée lorsque des représentants de différentes religions se tiennent côte à côte ». Il est ensuite revenu sur la création de la « Fraternité du barreau de Paris », une association née en en réaction aux attentats de 2015 et destinée à prendre à bras le corps la lutte contre les discriminations liées à la religion. Il a par ailleurs regretté que les avocats de la paix peinent désormais à se faire entendre face aux mouvements extrémistes venus de toutes parts, mais que leur rôle est précisément de faire barrage à tous ceux qui profitent des drames de l’actualité pour attiser la haine.

Retrouver une parole d’espérance

Madame la Pasteure Emmanuelle Seyboldt, présidente du Conseil national de l'Église protestante unie de France et seule femme présente sur scène, a pour sa part alerté sur le danger de l’humiliation, que celle-ci soit réelle ou vécue. D’après la Pasteure, l’humiliation « fait un travail souterrain, parfois pendant des années, avant d’exploser en violence barbare, car celui qui est humilité est déshumanisé, et que l’humiliation ne peut engendrer que de l’humiliation en retour ». Elle a par ailleurs insisté sur notre besoin collectif de retrouver une parole crédible, qui a du poids et du sens, afin d’être capable de dire aux paroles insensées : « stop ».

En conclusion de cet inspirant dialogue à quatre, la vice-bâtonnière Vanessa Bousardo a salué une conversation éclairée et exigeante, à l’heure où, d’après elle, la nuance n’a plus droit de cité et où la fraternité reste à conquérir. La nouvelle vice-bâtonnière s’est réjouie du fait que les quatre intervenants, hommes et femmes de foi, se soient rejoints malgré tout sur une « impérieuse nécessité de fraternité ». Et conclu par ces mots : « La paix sociale repose sur une nécessité : accepter que l’autre vienne d’ailleurs ».

Visionnez l’ensemble de la conférence en replay sur notre chaîne YouTube : 

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