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In memoriam - Grégoire Lafarge

Mis à jour le 14 novembre 2025

Monsieur le bâtonnier, madame la vice-bâtonnière, mesdames et messieurs les anciens bâtonniers et vice-bâtonniers, mesdames et messieurs les membres du Conseil de l’Ordre ont la tristesse de vous faire part du décès de Grégoire Lafarge, survenu dans la nuit du 11 au 12 novembre 2025 dans sa 67e année, après plus de 30 années d’exercice professionnel. 

Grégoire Lafarge est né en 1959 à Boulogne-Billancourt. Son père est Philippe Lafarge (1934-1999), alors jeune avocat parisien appelé à devenir par la suite Secrétaire de Conférence (1962), membre du Conseil de l’Ordre (1977-1979 et 1990-1999), puis bâtonnier (1988-1989). 

Suivant ce modèle, Grégoire Lafarge entame des études à l’Université Paris II, dont il sort diplômé en droit et histoire du droit. Il prête serment début 1985, et devient à son tour avocat au Barreau de Paris. Quatre ans plus tard, sous le bâtonnat de son père, il passe avec succès le concours d’éloquence de la Conférence dont il devient le 7e Secrétaire de la promotion 1989, et obtient à cette occasion les prix Pilavoine-d’Hardiviller et Hector-Bezançon. Il est resté particulièrement marqué par son passage, comme candidat au concours, lors de la mémorable séance de la Conférence Berryer dont l’invité était Serge Gainsbourg ; plus de 30 ans après, il connaissait encore mot pour mot le texte de son intervention. 

Dès le début de sa carrière professionnelle, Grégoire Lafarge privilégie le travail en famille en exerçant au sein de la SCP Lafarge Flécheux, devenue ensuite le cabinet Lafarge Flécheux Campana Le Blevennec. Au décès de Philippe Lafarge en 1999, Grégoire Lafarge s’attache à faire perdurer le souvenir de son père en constituant le cabinet multidisciplinaire Lafarge Associés (aujourd’hui Ideo) aux côtés, entre autres, du futur bâtonnier Frédéric Sicard. 

Au fil des ans, il se forge une solide réputation de pénaliste, plaidant tant pour la défense d’anonymes que dans des procès plus médiatiques : « défendre celui ou celle qui nous le demande, le pauvre ou le riche, la victime ou le criminel, l’homme politique ou celui de la rue ».  Sa culture juridique transparaît aussi au travers de ses activités d’enseignant, étant chargé de cours durant de nombreuses années à l’Ecole de Formation des Barreaux (EFB) et à l’université Paris II. 

En 2004, il est élu pour trois ans membre du Conseil de l’Ordre. Sous les bâtonnats de Jean-Marie Burguburu et Yves Repiquet, il est (notamment) présent aussi bien au conseil de discipline, à la commission de déontologie, aux relations avec les juridictions, et à la délégation à la vie professionnelle. Du fait de sa spécialisation, c’est aussi tout naturellement qu’il est amené à travailler durant son mandat sur les questions liées au droit pénal. 

A compter de 2018, sa santé le contraint à mettre un frein à ses activités professionnelles, sans pour autant remettre en cause sa grande force de caractère. En 2021, après 33 ans d’exercice, il demande son honorariat qui lui est conféré à l’occasion d’une séance du Conseil où il est accueilli par le bâtonnier Olivier Cousi, la bâtonnière élue Julie Couturier, et le bâtonnier doyen Pierre-Olivier Sur. De sa voix à la fois claire et chaleureuse, portant une dernière fois la robe, il avait livré un discours sur son attachement à la profession qui avait ému l’ensemble de l’assemblée. 

C’est une figure du barreau qui nous a quittés, une personnalité profondément humaine et confraternelle. Toutes nos condoléances vont à sa famille et ses anciens associés et collaborateurs.