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Journée Internationale des Droits de l'Homme : J-7

Mis à jour le 27 avril 2021

Portrait de Reinaldo Villalba Vargas, avocat défenseur des droits humains - Samedi 3 décembre 2016

  • Pays d’origine : Colombie
  • Profession : Avocat
  • Causes défendues : défense des paysans, syndicalistes, étudiants et opposants politiques. Il a participé à de nombreux procès à la suite de massacres et d’assassinats liés au conflit armé en Colombie.

Vice-Président du Collectif d’Avocats José Alvear Restrepo – CCAJAR, Reinaldo Villalba Vargas fait partie de ces avocats colombiens qui ont dédié leur carrière à la défense de leurs concitoyens dont les droits furent violés, de manière grave et persistante tout au long du conflit armé qu’a connu la Colombie. Pour cet engagement, il a subi de très nombreuses pressions et persécutions et demeure l’un des avocats les plus menacés du pays.

Né le 15 juillet 1959 à Fusagasugá en Colombie, l’engagement de Reinaldo Villalba Vargas en faveur des droits civils et politiques commence très tôt lorsqu’il prend part aux activités des syndicats étudiants pour la défense de l’éducation publique. Diplômé de l’Université de droit et sciences politiques de Colombie, il se spécialise en droit pénal et collabore dès 1992 avec le collectif d’avocats “José Alvear Restrepo”, une organisation non-gouvernementale qui œuvre en faveur des droits de l’Homme depuis près de 40 ans et est membre du réseau de la FIDH et de l’OMCT, ainsi que membre consultatif devant l’OEA.

Reinaldo Villalba préside plusieurs fois cette structure et intervient en qualité d’avocat, au niveau national et international, en faveur de victimes de violations de droits de l’Homme que soutient l’organisation. En tant qu’avocat défenseur des droits de l’Homme, il travaille inlassablement pour que les violations des droits de l’homme soient identifiées comme telles, poursuivies et sanctionnées et que les victimes aient accès à réparation.

Tout au long de sa carrière d’avocat, Reinaldo Villalba a assuré la défense de paysans, de syndicalistes, d’étudiants, d’indigènes et de journalistes, tous privés de leur liberté ou poursuivis pour avoir exercé leurs droits fondamentaux pour la défense d’un Etat social, de l’Etat de droit, et de la démocratie. Il est également l’avocat de nombreuses familles dont des proches ont été victimes de disparitions forcées. Parmi les affaires les plus célèbres sur lesquelles il est intervenu figurent le massacre des UVOS (Cauca) en avril 1991, le massacre de 20 indigènes Nasa en décembre 1991 dans la région du Cauca, le massacre de Riofrio où furent assassinées 13 personnes, dont des femmes et une mineure. Le massacre de Chengue en janvier 2001, l’exécution extra-judiciaire de 19 jeunes par le gouvernement de la municipalité de Soacha; l'assassinat de Jorge Ortega García, vice-président de la CUT en Octobre 1998, l'assassinat du Dr Ivan Villamizar Luciani, président de l'Université libre de Santander et ancien ombudsman du même département, en 2002; les massacres de Cajamarca en 2003 et 2004…

Il est intervenu plus récemment dans le cadre d’une affaire contre l'ancien président Alvaro Uribe et plusieurs hauts fonctionnaires poursuivis en raison des actes de persécution, des écoutes illégales, et des menaces et actes de torture psychologique commis par le Département administratif de sécurité (DAS, organisme rattaché au service de renseignement de la Colombie) contre un certain nombre de défenseurs des droits humains (y compris le personnel de CCAJAR), des journalistes et des membres de l’opposition.

La responsabilité de l'Etat, en collusion avec des organisations paramilitaires, a pu être démontrée dans pratiquement l’ensemble de ces affaires.

Son travail d’avocat défenseur des droits de l’Homme et de militant contre l’impunité lui a valu d’être menacé en permanence et victime de diverses formes de répression de la part d’acteurs étatiques et non-étatiques : menacé de mort, il a été déclaré objectif militaire par divers acteurs de la guerre civile. Il a également subi divers procédures disciplinaires et pénales à son encontré et a été détenu arbitrairement.

Situation des avocats en Colombie.

Le contexte de violence endémique que connait ce pays de 47 millions d’habitants depuis le milieu du 20e siècle place les avocats, particulièrement les avocats des droits de l’Homme, dans une situation particulièrement périlleuse. Menacés tant par les autorités étatiques que par les nombreux groupes paramilitaires (guérillas armées, narcotrafiquants, etc), de nombreux avocats ont été assassinés, poursuivis, persécutés ou forcés de fuir leur pays en raison de l’exercice de leur profession.

Parmi eux, l’organisation Lawyers for lawyers appelle l’attention en particulier sur Rommel Durán, Leonardo Jaimes Marín, José Humberto Torres ou encore Jorge Eliecer Molano Rodriguez, menacés en raison de leur profession.

Pour aller plus loin :