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Journée Internationale des Droits de l'Homme : J-4

Mis à jour le 27 avril 2021

Portrait de Mir Ahmed Bin Quasem, avocat bangladais qui s'est battu pour le respect des droits à un procès équitable - Mardi 6 décembre 2016

  • Pays d’origine : Bangladesh
  • Profession : avocat
  • Causes défendues : droit au procès équitable, respect des droits fondamentaux.

Mir Ahmed Bin Quasem est un avocat bangladais, également membre du « Bar of England and Wales » depuis 2007.  Il est le fils de Mir Quasem Ali, une figure de l’opposition bangladaise, condamné à mort le 2 novembre 2014 par le Tribunal pour les crimes internationaux (TCI) créé par le Parlement bangladais, pour juger des crimes de guerre commis durant la guerre de 1971 contre le Pakistan, et exécuté le 3 septembre dernier.

Devant le caractère arbitraire et partial de la mise en accusation de son père, Mir Ahmed Bin Quasem s’est battu pour que ses droits à un procès équitable et à une défense pénale effective soient respectés.

Dans la nuit du 9 août 2016 Mir Ahmed est arrêté à son domicile et conduit de force dans une voiture aux vitres teintées, par plusieurs hommes non identifiés, qui ont refusé de produire un mandat d’arrêt et de décliner leur identité.  

La famille et les proches de Mir Ahmed sont à ce jour sans nouvelles de lui, et ne disposent d’aucune information sur le lieu, les raisons de sa détention, ou encore les charges pesant contre lui.

Lorsqu’ils se sont adressés aux autorités bangladaises, celles – ci ont démenti avoir une quelconque implication dans la disparition forcée de Mir Ahmed Bin Quasem.

Dans ce pays plongé dans une crise politique profonde depuis plus de deux ans, et où la justice manque d’indépendance, il ne fait pas vraiment débat que les actions mises en œuvre par Mir Ahmed Bin Quasem dans le cadre du procès de son père, qui visaient à promouvoir et à garantir l’exercice des droits de la défense d’un membre de l’opposition, soient la cause de sa persécution.

 

Mobilisation Internationale :

Plusieurs voix, notamment celles d’ONG telles qu’Amnesty International, se sont élevées pour dénoncer un  procès politique, des restrictions abusives des droits de la défense et la violation de principes de base du procès équitable par la justice bangladaise : https://www.amnesty.org/en/latest/news/2016/08/bangladesh-halt-execution-of-quasem-ali/

Situation des avocats au Bangladesh :

Le Bangladesh s’est enfoncé dans un chaos politique meurtrier depuis la rupture du dialogue entre les deux grands partis bangladais, à la veille des élections de janvier 2014. Cette situation éminemment tendue rend l’exercice du métier d’avocat risqué, en particulier lorsqu’il a trait à la défense des droits de l’Homme de personnalités appartenant à l’opposition. La disparition forcée de Mir Ahmed en est un exemple flagrant.

L’Observatoire international des avocats en danger (OIAD) fait part de sa solidarité avec les avocats du Bangladesh ainsi qu’avec les proches de Mir Ahmed Bin Quasem.

L’OIAD dénonce avec force toutes formes de disparition forcée et d’arrestation arbitraire et appelle les autorités du Bangladesh à faire toute la lumière sur la situation de Mir Ahmed Bin Quasem et à le libérer immédiatement s’il devait s’avérer que ce dernier est détenu par les pouvoirs publics.

L’OIAD rappelle les obligations qui lient l’Etat du Bangladesh au regard de sa législation et de des engagements internationaux qui garantissent le droit à un procès équitable et le droit à une défense pénale. Il souligne à cet égard que les activités déployées par Mir Ahmed Bin Quasem dans le cadre du procès de son père, liées à l’exercice des droits de la défense, ne sauraient être retenues contre lui ni constituer une atteinte à la sûreté de l’Etat du Bangladesh.

L’OIAD rappelle également son opposition absolue à la peine de mort et appelle les autorités du Bangladesh à ne pas procéder à l’exécution de Mir Quasem Ali.

Dans l’attente d’informations complémentaires sur la situation de Mir Ahmed Bin Quasem, l’OIAD invite les avocats et la communauté internationale à demeurer mobilisés et à relayer cet appel auprès des autorités compétentes pour que cessent toute les détentions arbitraires au Bangladesh, notamment celles de Mir Ahmed Bin Quasem et de Humman Qader Chowdhury, arrêté pour sa part le 4 août 2016 dans les mêmes circonstances que Mir Ahmed Bin Quasem.