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Hommage au Bâtonnier Claude Lussan

Mis à jour le 27 avril 2021

Discours prononcé par le Bâtonnier Frédéric Sicard le 13 juin 2017

Madame la Vice-Bâtonnière,
Mesdames et Messieurs les bâtonniers,
Mes Chères Consœurs, Mes Chers Confrères,
Mesdames, Messieurs,

Il est des alliances qui durent, des alliages conçus par l’homme pour résister au-delà du temps.

Depuis 7000 ans, les hommes mélangent le cuivre et l’étain et de la matière minérale brute obtiennent le bronze, fin, dur, résistant.

Depuis la Grèce, le sculpteur de bronze, fort des enseignements de Rhoecus et Théodore de Samos cherchent à reproduire le sentiment du beau et de l’idéal.

Socrate enseignait que tout est éphémère.

Olivier Delobel a su à nouveau ressusciter, un sourire, un profil qui, tant que durera notre Ordre, veillera sur sa destinée.

Ce sourire et ce profil sont ceux du Bâtonnier Claude Lussan.

Monsieur le Bâtonnier, tandis que vous vous inscrivez dans la durée, nous devons nous inscrire dans la continuité, la vôtre, et après vous avoir découvert, vous redécouvrir.

Le 1er décembre 1967, à l’occasion de son premier discours de Bâtonnier, en séance solennelle de rentrée, il précisait :

« Maintenant, les temps ont changé. Les mutations constantes que l’évolution économique et l’expansion sociale imposent à la profession l’amènent à rechercher les moyens de mieux s’adapter au monde moderne, tout en respectant l’esprit même de ses traditions…

Aussi, pour poursuivre sans défaillance notre route, la sagacité nous commande-t-elle, ne serait-ce que pour franchir une première étape, d’agir avec la prudence des capitaines de navires bousculés, soulevés, happés par une mer agitée, et de déterminer notre position exacte.

Notre profession est intimement liée au droit, puisque c’est son application qui est la raison même de son activité.

Aussi est-ce essentiellement de lui, de sa cohérence, de son actualité, de sa présence ou de ses transformations que va dépendre notre rôle dans la cité… »

Suivant ce précepte, il nous a toujours donné l’exemple imaginatif du Juriste empreint de l’amour du droit, soucieux de toujours s’adapter.

Il nous fallait bien en 2017 nous souvenir :

C’est en 1957 que, membre du Conseil de l’Ordre, il imaginait la Carpa.

C’est en 1967 qu’il entamait son Bâtonnat.

C’est en 1977 qu’il pensait l’Anaafa.

C’est en 1997 qu’il concevait l’Initiadroit.

Il fallait bien cette année, Monsieur le Bâtonnier Lussan, que vous vous couliez dans le bronze qui n’est pas celui de l’argent mais celui de votre désintéressement pour une profession que vous aimiez.

Chez vous et tout le long de votre carrière, rien de figé, rien d’emprisonné par des mots.

Alors, laissons ces mots à nouveau s’envoler, laissons les nous raconter, nous rappeler que cet homme de tradition né en 1910 fut également un précurseur profondément imprégné de la nécessité d’un engagement désintéressé.

Le 29 novembre 1968, lors de sa seconde séance solennelle de rentrée, il déclarait :

« Notre mission bénévole, telle que nous la définissons sur ces différents plans, est lourde, mais nous l’avons acceptée parce qu’elle a toujours été notre vocation et notre raison d’être et aussi la source d’une grandeur que seule peut conférer la défense de l’homme, la défense de sa liberté, de ses intérêts vis-à-vis de tous et de l’Etat lui-même…

Pour pouvoir être pleinement réalisée, cette vocation sociale est intimement liée à l’indépendance de ceux qui l’assument.

Cette indépendance n’est pas la contrepartie des services rendus, ni un avantage ou un bénéfice.

C’est une condition même d’existence, le souffle de la vie.

Car, sans elle, la défense – et je l’entends dans son sens le plus large – qu’il s’agisse de liberté ou seulement d’intérêts financiers, n’existerait plus. »

En deux citations, nous apercevons le grand homme, celui qui siègera désormais au Conseil, à gauche du Bâtonnier en exercice, et assistera à toutes ses séances pour lui rappeler qu’il faut toujours regarder plus loin, rester soi-même pour aller plus loin.

Ce buste nous suggèrera au fil des ans de vouloir en découvrir plus de l’homme qu’il reproduit si justement.

J’appelle Madame le Bâtonnier Dominique De La Garanderie pour en savoir plus du Bâtonnier.

Frédéric SICARD
Bâtonnier de l’Ordre des Avocats de Paris

 

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