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Guatemala : criminalisation à l’encontre des défenseurs des droits humains

Mis à jour le 27 avril 2021

Au Guatemala, les leaders communautaires et tous ceux qui s’opposent à l’accaparement des terres par les entreprises transnationales font face à une répression toujours plus forte.

Le 16 septembre, le barreau de Paris représenté par Anne Souléliac, responsable droits de l’homme,  recevait grâce au collectif Guatemala deux femmes courageuses, défenseures des droits humains au Guatemala.

María Victoria Pedro Mateo est maya Q’anjob’al et originaire de Jolom Konob (Santa Eulalia), territoire q’anjob’al dans le département de Huehuetenango. Elle représente le Gouvernement ancestral plurinational q’anjob’al, chuj, akateko, popti et métis et est membre du Mouvement social de Santa Eulalia. Elle est animatrice sociale pour une radio communautaire qui a soutenu la lutte pour la défense du territoire et qui fait l’objet d’une censure depuis le mois de janvier 2015.

Alba Cecilia Mérida est guatémaltèque, anthropologue, activiste des droits humains et des femmes. Elle fait partie du large mouvement pour la défense du territoire à Huehuetenango, où elle a participé à l’organisation et à la réalisation des consultations auprès des communautés locales. Son compagnon, Rubén Herrera a été emprisonné en 2013, conséquence d’une plainte de l’entreprise Hidro Santa Cruz qui cherche à implanter le projet hydroélectrique Cambalan I et II à Santa Cruz Barillas. Alba s’est engagée avec toute son énergie dans la défense de Rubén Herrera, jusqu’à obtenir sa libération.

Forte de cette expérience, elle s’est engagée dans  la création d’un réseau de solidarité qui accompagne de façon permanente les épouses et filles des prisonniers politiques, emprisonnés du fait de plaintes déposées par l’entreprise Hidro Santa Cruz. En tant qu’anthropologue, elle consacre ses travaux aux études d’impacts des projets extractifs.

Lors de cet entretien, elles ont fait part de l’aggravation ces derniers mois de la répression à l’encontre des mouvements sociaux notamment ceux qui luttent pour la défense du territoire et des ressources naturelles.  Cette répression se manifeste par une criminalisation des défenseurs qui sont  victimes de  persécution judiciaire de la part des entreprises transnationales, l’objectif de ces dernières étant de réduire au silence les mouvements de résistance.

Deux semaines après cette rencontre avec Alba et Maria, le barreau de Paris a été informé d’une nouvelle dégradation de la situation. Une nouvelle étape a été franchie : la répression ne touche plus seulement les défenseurs mais également leurs avocats.

L’avocat Pedro Rubel Toledo y Toledo a été arrêté le samedi 3 octobre. Il représentait 2 leaders communautaires du village de Pojom qui avaient été détenus arbitrairement par les forces de sécurité pour s’être opposés à un projet hydroélectrique mené par le maire Diego Marcos Pedro. Ce dernier  est à l’origine de la construction d’entreprises hydroélectriques dans la région. Ce projet a suscité la colère du peuple maya qui habite le territoire et l’opposition des leaders communautaires.

Le barreau de Paris se mobilise pour ce confrère et nous vous tiendrons informés de l’évolution de sa situation.