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Festival du documentaire sur la justice : un grand succès pour la première édition à la Maison du Barreau

Mis à jour le 28 septembre 2023

La Maison du Barreau a accueilli, du lundi 14 au jeudi 21 septembre 2023, la première édition du Festival du documentaire sur la justice du barreau de Paris. Au terme de quatre soirées de projections, le prix du Jury a été remis à Lise Baron pour « Dans nos prisons, histoire d'une lutte » tandis que le prix du Public a été décerné à Gael Faye et Michael Sztanke pour « Rwanda : Le silence des mots ».

 

À l'occasion de l'Année du documentaire 2023, lancée par le CNC et le ministère de la Culture, le barreau de Paris a souhaité mettre en lumière la richesse et la créativité de ce genre cinématographique en organisant son premier Festival du documentaire sur la justice. Pendant quatre jours, l’auditorium de la Maison du Barreau s’est transformé en salle de cinéma et a accueilli 11 documentaires en compétition. Le jury, présidé par le documentariste Serge Moati, était composé de Basile Ader, ancien vice-bâtonnier de Paris à l’origine du projet, Laure Beccuau, procureure de la République de Paris, Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Jacques Toubon, ancien ministre et Défenseur des droits, Marie-Amélie Lombard-Latune, journaliste, et de la bâtonnière de Paris, Julie Couturier. Le vote des spectateurs a également été sollicité pour l'attribution du prix du Public.

Une programmation exigeante et des intervenants prestigieux

La première soirée, consacrée au thème de la « Justice en France », a placé la barre haute en termes de qualité cinématographique. Le président Serge Moati a tout d’abord pris la parole pour inaugurer le festival. Il en a profité pour confesser, avec l’humour et la malice qu’on lui connaît, n’être familier ni de l’institution qu’est le barreau de Paris, ni de la profession du métier d’avocat, mais avoir été impressionné et très honoré lorsque la bâtonnière de Paris lui a proposé de présider le jury, en raison de son attachement tout particulier aux questions de justice.

Le journaliste Mathieu Delahousse est ensuite venu présenter son film « Dans les yeux des juges », co-réalisé avec Damien Vercaemer, qui décrit l’état de délabrement de la justice et le manque de moyens auquel sont confrontés les magistrats au quotidien malgré leur passion pour leur métier. La compétition s’est poursuivie avec « La dispute » de Mohamed El Khatib, un documentaire à la fois drôle et touchant sur les conséquences du divorce par consentement mutuel vu au travers des yeux des enfants. Cette première soirée s’est achevée avec la projection d’un film au sujet particulièrement éprouvant : « Daech, les enfants fantômes » de Hélène Lam Trong, en présence de la productrice Fabienne Servan-Schreiber et de l’avocate pénaliste Marie Dosé. Cette dernière a estimé que ce film « essentiel » sur le parcours d’enfants de djihadistes français prisonniers dans des camps en Syrie contribue à « écrire leur histoire, celle d’une autre France et celle du triomphe du droit ».

Mardi soir, c’est un visage bien connu des spectateurs qui est venu présenter « Les tueurs de la République : coup pour coup », dans la catégorie « Justice internationale » : Bernard de la Villardière, animateur d’Enquête exclusive. Le journaliste emblématique d’M6 a expliqué que ce film, qu’il a produit, « pose une question judiciaire, juridique et morale » sur la pratique des assassinats ciblés commandités par l'Etat français dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Il a par ailleurs regretté « qu’un certain nombre des présumés terroristes tués sur le terrain n’aient pas pu être rapatriés en France pour être jugés ». Le co-réalisateur du film, Damien Fleurette, a de son côté indiqué que son film interrogeait l’épineuse question de « la frontière entre la manifestation de la vérité et le secret-défense ».

Des échanges avec le public et des coups de cœur

Une vague d’émotion a submergé l’auditorium pour la projection suivante, « Le silence des mots » de Gaël Faye et Michael Sztanke, qui retrace le parcours poignant de trois femmes rwandaises meurtries par le génocide contre les Tutsis. Le public a réservé un très bel accueil au film, plusieurs spectateurs se dirigeant spontanément vers Michael Sztanke et sa productrice Stéphanie Lebrun pour poser des questions et discuter. Cette dernière, par ailleurs directrice du Centre de Formation des Journalistes, est revenue à l’issue de la troisième projection pour présenter un autre film lui aussi très poignant, « Crimes de guerre en Ukraine : la justice en marche ». La grand reporter Elizabeth Drévillon, réalisatrice du film, a témoigné des difficiles conditions de tournage « sous les bombes » et rappelé l’important rôle des « fixeurs », ces guides et interprètes qui accompagnent les journalistes dans les zones de conflit.

Les grands défis de la justice et du droit sous différents angles

La soirée du mercredi 20 septembre avait pour thème les discriminations. C’est tout d’abord un jeune réalisateur de 26 ans, Guillaume Gevart, qui est entré en compétition avec son documentaire « Les Vénus enchaînées », qui traite des enjeux judiciaires et économiques de la prostitution en France. Déjà primé au Student World Impact Festival de 2023, Guillaume Gevart a remercié le Jury du festival d’avoir sélectionné son film malgré sa diffusion réduite et son petit budget. Dans un second temps, les réalisatrices Marie Chartron et Marion Guégan ont introduit le film « JUSTICE ! », portant sur les difficultés rencontrées par les victimes de violences sexuelles dans leur prise en charge judiciaire, notamment à la suite du mouvement #MeToo. Un film marqué par des témoignages particulièrement bouleversants. La soirée a enfin été conclue par la projection de « Guet-apens, des crimes invisibles », un documentaire glaçant sur le phénomène des guets-apens, parfois mortels, qui ciblent des hommes gays sur des applications ou des lieux de rencontre. Présents sur place, les réalisateurs Sarah Brethes, Mathieu Magnaudeix et David Perrotin, journalistes de Mediapart, ont pointé les difficultés de la justice à faire condamner l'homophobie et dénoncé les biais homophobes dans le traitement médiatique de ces affaires.

Deux prix et une mention spéciale pour des films « d’une qualité exceptionnelle »

La dernière soirée de festival avait pour thème la prison, avec les projections de « Dans nos prisons, histoire d'une lutte » de Lise Baron puis de « Dangereux à perpétuité ? » de la journaliste de France 2 Frédérique Lantieri. Le premier revient sur les révoltes pénitentiaires des années 1970 en réaction aux mauvaises conditions de vie carcérales. Le second s'intéresse à la demande de libération anticipée de détenus condamnés à de longues peines au centre pénitentiaire de Fresnes.

Un cocktail a ensuite couronné cette semaine de compétition, au cours duquel les noms des gagnants ont été révélés par le jury. Le prix du Jury est revenu à Lise Baron pour « Dans nos prisons, histoire d'une lutte » tandis que le prix du Public a été attribué à Gaël Faye et Michael Sztanke pour « Rwanda : le silence des mots ». Une mention spéciale du Jury a par ailleurs été décernée à Hélène Lam Trong pour « Daesh, les enfants fantômes ». La bâtonnière a pris la parole pour féliciter l’ensemble des participants, saluer la « qualité exceptionnelle de la programmation » et exprimer son souhait de voir le Festival revenir en 2024 pour une deuxième édition. Les équipes des films sélectionnés, le public et le jury ont ensuite eu l’occasion de se retrouver dans le hall de la Maison du Barreau et de clore cette première édition du festival autour d’un verre !

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