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Déclaration commune d'Amnesty International en soutien aux victimes de torture aux Philippines

Mis à jour le 27 avril 2021

Amnesty International, le Barreau des Philippines et plusieurs Associations de Barreaux européens ont signé une Déclaration Commune pour la garantie d’une justice aux victimes de torture aux Philippines le 16 juillet 2015.

Le barreau de Paris, représenté par son bâtonnier Pierre-Olivier Sur, faisait partie des signataires, aux côtés de la German Bar Association, le Danish Bar and Law Society, la Belgian Bar Association, et la Norwegian Bar Association.

Adressée au Département de la Justice des Philippines, la déclaration fait état de la pratique toujours persistante de la torture au cours des interrogatoires menés par les officiers de police aux Philippines. Cette situation est d’autant plus alarmante que le barreau des Philippines ainsi que de nombreuses associations de barreaux à travers le monde ont, par leur soutien et leur expertise, permis l’adoption d’un Acte Anti-Torture en 2009. Malgré cette législation ciblée, pas un seul responsable n’a été condamné et aucun survivant d’actes de torture n’a obtenu justice.

Le cas de Darius Evangelista fait partie de ces cas qui ont été ouverts mais demeurent en suspens devant la Cour. Le 5 mars 2010, Darius a été arrêté et torturé par la police avant de disparaître. Bien que des preuves matérielles aient été rassemblées, aucun jugement n’a encore été rendu et trois des sept policiers responsables n’ont pas même été inquiétés. La déclaration mentionne d’autres cas similaires.

Les signataires demandent donc aux autorités de prendre des mesures concrètes pour garantir que les responsables de torture et mauvais traitements soient traduits en justice à la suite d’investigations rapides, indépendantes, impartiales et efficaces. Amnesty International en appelle à la ministre de la Justice philippine pour mobiliser le Bureau National d’Investigation et mettre immédiatement en application l’ordre administratif 35 qui crée le Comité sur les exécutions extrajudiciaires, les disparitions forcées, la torture et autres violations graves.

La Déclaration commune a été bien reçue par le Département de la Justice qui s’est engagé à accélérer les enquêtes sur les cas de torture aux Philippines. Il a ainsi encouragé le Comité à traiter en priorité du cas de Darius Evangelista. Les autres cas identifiés par Amnesty International ont également été pris en compte dans un rapport intitulé « Au-dessus des lois : la torture policière aux Philippines ».

Le barreau de Paris, aux côtés d’Amnesty International, salue l’action du Département de Justice et se prépare à suivre avec attention le traitement des cas de torture en question ainsi que la lutte contre les mauvais traitements, les meurtres et les disparitions à l’échelle des Philippines. C’est en effet la première fois que sont activement traités des cas de torture impliquant des victimes anonymes et des suspects de droit commun, alors que les personnalités monopolisent d’ordinaire l’attention.

Pour plus d'informations :

http://www.amnesty.fr/Nos-campagnes/Stop-Torture/Presentation/La-campagne-Stop-Torture?prehome=0