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Décès de notre confrère Georges Kiejman

Mis à jour le 11 mai 2023

Madame la Bâtonnière et Monsieur le Vice-Bâtonnier ont la grande tristesse de vous faire part du décès de Georges Kiejman, survenu le 9 mai 2023 dans sa 91ème année, dont plus de 69 années de vie professionnelle. 

Que rappeler de cet avocat flamboyant qui ne soit déjà connu ? 

Georges Kiejman a prêté serment en 1953. Dès ses débuts, ses talents d’orateur sont remarqués : il obtient la Coupe de l’Éloquence de l’Union des Jeunes Avocats (UJA) en 1954 et est élu deuxième secrétaire de la Conférence du stage en 1955. 

Avocat « aux mille et une vies », comme on a pu l’écrire, diplômé en droit public, il mènera de front une brillante carrière de pénaliste et de civiliste. 

Il est des grands procès criminels (acquittement de Pierre Goldman en 1976, partie civile contre Georges Ibrahim Abdallah, procès de Maurice Agnelet dans l’affaire du Palais de la Méditerranée, procès de Bertrand Cantat pour la famille Trintignant) comme il assure aussi la défense des artistes et écrivains, de Ionesco à Pieyre de Mandiargues, jusqu’au procès des caricatures de Charlie-hebdo en 2007. 

Son éloquence redoutable, doublée d’un humour corrosif, n’épargnait aucun de ceux dont il était l’adversaire. 

Rapidement reconnu comme un remarquable spécialiste du droit de la presse et de la propriété intellectuelle, éditeurs, cinéastes de la Nouvelle Vague, patrons de journaux, peintres, feront appel à lui. 

Cette implication dans la vie culturelle française, il la poursuivra comme administrateur au conseil de surveillance des journaux Le Monde et Libération comme il manifestera son engagement au sein de la fondation France-Libertés, créée par Danielle Mitterrand.   

Proche de Pierre Mendes-France, puis de François Mitterrand, il participera à plusieurs commissions de réforme, comme la commission de révision du Code pénal dont il sera membre en 1981, prémices de la rédaction de l’actuel Code pénal. 

Il entrera pleinement dans la vie politique en 1990. 

Se succèdent alors les portefeuilles ministériels : ministre délégué en charge de la justice de 1990 à 1991, ministre délégué en charge de la communication de 1991 à 1992, et enfin ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères de 1992 à 1993.  

Toujours en exercice au sein du cabinet Kiejman-Marembert, grand-officier de la Légion d’Honneur, c’est une figure qui a marqué le Barreau et son époque qui nous a quittés.  

Toutes nos condoléances et nos pensées vont à sa famille, aux membres de son cabinet et à ses proches. 

La cérémonie d’inhumation aura lieu le vendredi 12 mai à 14h30 au cimetière du Montparnasse (entrée 3 Boulevard Edgar Quinet). 

Le port de la robe est laissé au libre choix de chacun. 

 Georges Kiejman